« La Bretagne doit être un laboratoire pour imaginer les politiques publiques de demain »
Lors de la visite du Président de la République en terres costamoricaines, j’ai eu l’honneur de faire partie de la délégation présidentielle. À cette occasion, j’ai pu échanger longuement avec le chef de l’Etat et aborder les différentes questions énergétique, agricole, d’accessibilité et de mobilité qui préoccupent les élus bretons. En témoigne la lettre ouverte parue dans la presse quelques jours auparavant.
Le mercredi, à l’issue de sa visite au Cap Fréhel de Saint Brieuc, le Président Macron a confirmé la mise en œuvre des six projets de parcs éoliens prévus au large de la côte bretonne pour 2023. Le projet « éolien en mer » prévoit un site de 62 éoliennes qui permettront, grâce à une puissance de 500 mégawatts, l’alimentation en électricité pour 850 000 habitants. Ce projet marque la fin de la dépendance énergétique bretonne et une véritable transition vers les énergies renouvelables. Un rapprochement des conditions de marché est par ailleurs rendu possible grâce à la réduction de 40% des subventions publiques, confirmée après de longues négociations avec les industriels, ce qui devrait s’en ressentir d’autant sur le niveau de la fiscalité locale. Enfin, la prise en charge des coûts de raccordement par RTE permettra une répercussion de la baisse des tarifs jusqu’à la facture du consommateur. Le Président Macron a conclu sa visite en déclarant que « la Bretagne allait devenir, non plus une pointe avancée mais une plaque tournante des énergies renouvelables ».
Par ailleurs, Corinne Erhel et grand nombre de trégorois se sont battus pendant près de quatre ans contre l’extraction de sable en baie de Lannion. Ces nombreux militants ont d’ailleurs exprimé leur mécontentement sur les plages, en mer ou à travers des pétitions de plus de 150 000 signatures. Pleinement en phase avec ces revendications, je me suis saisi du sujet dès le premier jour de mon élection, et j’ai notamment fait en sorte qu’une délégation d’élus bretons puisse se rendre à Bercy pour discuter des compromis possibles. Au final, le chef de l’État a voulu combiner le souci environnemental et les intérêts du groupe Roullier, et en a conclu que « les conditions d’exploitations [n’étaient] aujourd’hui pas satisfaisantes ». Par conséquent, les négociations sont engagées pour une sortie définitive et le Président a pour le moment, annoncé un gel du projet. C’est une belle annonce que de tourner définitivement la page de ce dossier. J’avais une dette morale de prolonger l’action de Corinne Erhel et me réjouis d’une issue qui lui fait honneur.
Enfin, Emmanuel Macron a prononcé un discours jeudi à Quimper où il a présenté le « pacte girondin » qu’il avait déjà évoqué pendant sa campagne. L’objectif de ce projet est d’« adapter notre organisation collective entre l’État et les Régions [et] rompre avec une vision jacobine » pour une meilleure efficacité de l’action publique. Il prévoit, par la modification de l’article 72 de la Constitution, un droit à la différenciation territoriale qui consistera en la délégation des compétences vers les régions. Ainsi, le Président propose un « pacte breton » pour renforcer la décentralisation de cette « région exemplaire qui réussit ce qu’elle entreprend ». Cette initiative participera à la valorisation de notre territoire qui gagnera en autonomie et favorisera les initiatives locales. La Bretagne doit être un laboratoire pour imaginer les politiques publiques de demain.
Le Président était également attendu sur la question des infrastructures de transport et des mobilités. Le pacte d’accessibilité initié par les élus locaux bretons demande en effet la poursuite de la modernisation du réseau ferroviaire et des aéroports bretons. Sensible à ces revendications, Emmanuel Macron a notamment confirmé l’ouverture d’études pour une nouvelle ligne entre Rennes et Redon pour gagner du temps entre la capitale bretonne et les villes de Bretagne sud jusqu’à Quimper. En ce qui concerne l’axe ferroviaire nord, un nouveau train pourrait réduire à 3 h 17 le temps de trajet entre Paris et Brest. Enfin, pour compenser le manque d’aéroports dans la région, une modernisation de la ligne au sud de Paris qui mène à Orly est prévue pour faciliter l’accès des voyageurs bretons.
Emmanuel Macron a terminé son intervention en louant le dynamisme culturel breton rappelant la richesse de sa langue et de ses nombreux festivals. Finalement, la visite du Président de la République sur nos côtes bretonnes est un véritable coup d’envoi de la mise en œuvre des mesures promises pendant la campagne pour désenclaver et dynamiser l’intégralité du territoire breton. Je resterai pleinement mobilisé pour que les annonces faites trouvent toutes les traductions concrètes nécessaires.