La 5G: enjeux et perspectives

La 5G, c’est quoi ?

La 5G, un progrès technologique majeur de notre époque. Au-delà d’une simple évolution technologique, elle constitue un changement de paradigme porteur d’enjeux et de perspectives. Un débit 10 fois plus important que la 4G, une plus faible latence, une meilleure densification des connexions par une amélioration de la qualité du signal, elle permettra de décongestionner les zones de saturation. C’est donc un meilleur accès au réseau et au numérique que la 5G nous garantit. Dans le cadre de ma mission sur la politique de données et les codes sources, je me félicite que la 5G se développe, facilitant grandement l’open data en accélérant la collecte des données. La 5G fait aussi écho à la volonté d’inclusion numérique à laquelle je tiens. Par une meilleure couverture réseau et un débit renforcé, moins de personnes seront isolées de l’avancée numérique. La 5G a donc des enjeux sociaux, économiques et de maîtrise technologique conséquents à une échelle locale et nationale.

Son apport aux territoires

La 5G, outre son confort pour les utilisateurs, est une victoire pour les territoires. Ainsi, elle permettra une avancée dans les secteurs médicaux, la protection de la population, et les services urbains. Grâce à la 5G, nous assisterons à la mise en place de l’Internet des Objets. C’est-à-dire l’interconnexion des objets numériques. C’est ce qui permettra de faire évoluer nos données dans l’Intelligence Artificielle et dans le Edge Computing. Ce système s’auto-entretiendrait : plus de données à traiter impliquera une plus grande mobilisation des IA. Ainsi, cet Internet des objets se retrouvera dans l’industrie, mais aussi dans les territoires. Par exemple, elle facilitera l’aide au médical, un médecin généraliste pourra suivre un patient à distance grâce à un flux HD, de même que la télésurveillance à domicile. Elle pourra aussi permettre, à long terme, les diagnostics à distance. Elle développera aussi des mesures de protection des populations : SDIS et vidéosurveillance par exemple. Réduisant le temps de latence, la 5G se combine avec l’Internet des objets afin d’offrir de nouveaux services urbains comme les transports individuels et collectifs qui seront plus sous la forme de véhicules connectés. 5G rimera donc avec mobilité connectée.  

La 5G et les technologies immersives

La 5G répondra aussi aux besoins de gestion territoriale, de tourisme et de culture. Elle facilitera l’apport des technologies immersives : réalité augmentée et réalité mixte. Par exemple, la 5G permettra l’émergence de nouvelles technologies dans les secteurs du tourisme en créant de nouvelles expériences pour les clients par la réalisation virtuelle de spectacles culturels et sportifs, comme nous le voyons déjà avec la 4Dx et la réalité virtuelle. Il sera aussi possible d’apporter de nouvelles expériences touristiques dans une ville ou un site touristique. La 5G permettra une révolution du tourisme, une innovation de la perception du voyage et de sa conception. 

Dans les secteurs urbains, les technologies immersives seront aussi un moyen, grâce à la 5G, de former différemment les employés dans les domaines industriels et militaires, de visualiser des maquettes 3D à l’échelle d’un chantier. Aussi, nous pourrons améliorer les conditions d’interactions humaines dans la maintenance des bâtiments et d’équipements publics. La réalité virtuelle combinée à la 5G est donc un moyen d’améliorer les conditions de travail, la formation des services publics ainsi que leur entretien. 

Enfin, en cette période de pandémie de la Covid-19, la 5G et ses apports technologiques créeront de nouvelles façons de simuler des gestions de crises in situ. Notre époque nous apprend en ce moment même que l’avancée technologique est un moyen de lutte contre les crises sanitaires. Cette nouvelle technologie facilitera cette lutte en permettant de mieux préparer nos services de santé, nos territoires, le peuple, donc notre nation. 

La 5G: craintes et interrogations

La 5G fait face à certains questionnements ou interrogations qui peuvent être légitimes.

Le risque numérique

Il existe une crainte vis-à-vis du risque d’espionnage numérique, de faille dans la cyber-sécurité par la dédication de cette dernière à un logiciel qui comporterait lui aussi des failles. Pour la 5G, nous assistons un renforcement du contrôle des autorités françaises sur le déploiement des Télécom (loi n°1019-810), mais aussi l’article R226-1 et suivants du Code pénal qui garantissent une régulation de l’autorisation l’achat et la vente d’équipements de télécommunications susceptibles de permettre l’interception de communications électroniques. Il y a ainsi une prise en compte des conditions de déploiement et d’exploitation des équipements et des puissances étrangères non-Européennes. 

Un autre défi auquel la 5G devra se confronter est la dépendance numérique. En effet, une sur-connexion des services publics, des infrastructures, etc…pourrait occasionner une sur-connexion de l’Homme et être perçue comme un asservissement à la technologie. Il sera ainsi nécessaire de se pencher sur la question de la confiance numérique afin de l’instaurer. 

Impact sur l’Homme et l’environnement

La potentielle nocivité des ondes électromagnétiques est aussi une problématique inquiétant nos citoyens. En cela, des travaux scientifiques ont déterminé des seuils de tolérance qui ont été imposés aux fabricants et aux opérateurs. Tout cela est supervisé sous la surveillance de l’Agence Nationale des Fréquences (ANFR). 

       Une des plus haute préoccupation vis-à-vis de la 5G se trouve dans son impact environnemental. Tout d’abord, celle-ci se révèle moins énergivore que la 4G car elle utilise des bandes de fréquence plus basses. Ensuite, les innovations sur les antennes permettent de limiter la consommation énergétique nécessaire. L’Arcep a sollicité différentes autorités publiques ainsi que des associations afin d’établir une étude plus complète à moyen-terme. Les organismes étatiques feront tout pour que l’avancée technologique se fasse dans le respect de l’environnement et de ses problématiques. Nous voyons aussi plusieurs initiatives émerger comme un Yuka du numérique permettant aux citoyens de se rendre compte de l’impact de leurs habitudes. Ils pourront ainsi modifier leur mode de consommation. L’effort individuel rejoindra l’effort collectif. 

Conclusion

            La 5G est donc une avancée technologique importante dans le sens où elle permettra d’importantes innovations dans les secteurs territoriaux, du public, de l’industrie, du médical et même du tourisme. C’est aussi un confort supplémentaire pour l’utilisateur numérique. C’est aussi une technologie créatrice de lien social par son interconnexion, promouvant l’inclusion numérique. Économiquement, c’est un élément de compétitivité et d’attractivité essentiel. Nous devons relever ce défi numérique en estimant les besoins des utilisateurs, du grand public, des entreprises et en imaginant les services de demain. La 5G est le défi de l’avenir, de la connexion des gens entre eux, des gens aux objets, et des objets aux objets. Actuellement et plus que jamais, nous devons nous unir avec notre futur. La 5G est ce réseau qui reconnectera l’humain aux autres. Je suis fier d’assister à l’émergence d’un tel enjeu que nous saurons relever tous ensemble. 

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Mounir Mahjoubi à la rencontre de l’écosystème numérique trégorois

J’ai été très heureux d’accueillir jeudi dernier à Lannion M. Mounir Mahjoubi, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargé du Numérique. Cette visite s’est déroulée dans le cadre du tour de France de la cyber sécurité organisé par le CyberCercle, club de réflexion sur les enjeux de la sécurité numérique. C’est d’abord à l’occasion de l’ouverture des rencontres parlementaires de la cyber sécurité que le Secrétaire d’État a salué les mérites de notre expertise numérique et a affiché un fort soutien envers le dynamisme du territoire breton. Il s’est montré très optimiste quant à la capacité numérique de la ville de Lannion : avec « son niveau d’innovation extrêmement élevé », elle sera au « démarrage des technologies de demain » selon ses termes. En effet, la cyber sécurité est un secteur trop souvent négligé alors même que la prégnance du cyber-risque va croissant, nécessitant des efforts d’innovation toujours plus important.  L’écosystème numérique trégorois est en pointe pour résoudre ces enjeux.

Lors de notre visite du campus de Nokia à Lannion, nous avons pu échanger longuement avec de nombreux experts des technologies numériques d’avenir. Mounir Mahjoubi a même qualifié le campus de « centre préparant ce que sera l’usage des industries connectées de demain ». Alors que la compagnie est considérée comme un centre de référence sur la 5G et un pôle d’excellence mondial sur la cyber sécurité, les besoins en personnel hautement qualifié restent difficiles à satisfaire. La formation aux métiers du numérique fait figure de grande cause nationale pour le Secrétaire d’État, qui s’est engagé à promouvoir son développement sur notre territoire. En parallèle, il a vivement regretté que trop peu de femmes s’orientent vers les nouvelles technologies, alors même qu’elles ont beaucoup à apporter à l’excellence de ce secteur.

Nous avons poursuivi la visite jusqu’au centre de photonique, où le Secrétaire d’Etat a pu découvrir les étapes de fabrication et les multiples usages innovants de cette fibre optique de pointe. Il n’a pas manqué d’affirmer que le Photonics Park joue un rôle tout à fait unique dans le rayonnement international de la région Bretagne.

C’est avec beaucoup d’optimisme que la matinée s’est achevée au sein de l’entreprise Eco-compteur, considérée comme experte et leader mondiale du comptage des piétons et des cyclistes, où nous avons pu également échanger avec les acteurs de la French Tech et autres entrepreneurs lannionais du numérique.

Puis, en début d’après-midi, nous avons été accueillis par les étudiants du lycée de Pommerit (BTS agricole) et de l’ENSSAT qui nous ont présenté leur projet de Gestionnaire intelligent de prairie, qui leur a permis de remporter le challenge « Smart agri ». Le Secrétaire d’Etat n’a pas caché son enthousiasme : « Ce qui est génial dans ce lycée, c’est que les jeunes sont formés très tôt à envisager tous les usages du numérique, de la production à la commercialisation, donc à être les éleveurs de demain. »

Au final, Mounir Mahjoubi place beaucoup d’espoir dans la ville de Lannion, « unique et attractive aux yeux de nombreux experts internationaux », dont la capacité d’innovation est absolument à encourager pour une véritable « conquête numérique » au service de l’humain.