Le député Bothorel demande le prix Nobel de la paix pour les cyber traqueurs de jihadistes 

Publié par Camille André le 22 mars 2022 à 16h18

Éric Bothorel, député de la 5e circonscription des Côtes-d’Armor, copréside à l’Assemblée nationale un groupe d’études sur la cybersécurité et la souveraineté numérique.
Éric Bothorel, député de la 5e circonscription des Côtes-d’Armor, copréside à l’Assemblée nationale un groupe d’études sur la cybersécurité et la souveraineté numérique. (Photo Le Télégramme/Camille André)

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La Katiba des Narvalos démonte la propagande des jihadistes qu’elle traque en ligne. Le député costarmoricain Éric Bothorel vient de proposer la candidature de ce collectif de citoyens de l’ombre au prix Nobel de la paix.

La Katiba des Narvalos, « le bataillon des fous » littéralement, œuvrait, à l’origine, à discréditer la propagande jihadiste par l’humour. Puis ce collectif de cyber activistes s’est donné pour mission de faire reculer l’islamisme radical sur les réseaux sociaux. Comment opèrent-ils ?

Anonymes, pour des raisons de sécurité, ils font de la veille sur les réseaux, rapportent des informations précieuses aux services de renseignement et étudient l’évolution de la doctrine. Ce sont des gens avec des compétences particulières, une expertise, qui consolident les informations, les recoupent, les qualifient, notamment à partir d’images en open source. Ils ne sont pas une milice, n’interviennent pas ni ne se substituent aux services mais complètent les informations à leur disposition.

En quoi votre casquette de député de la 5e circonscription des Côtes-d’Armor (Lannion) vous permet-elle de servir leur action ?

Eux avaient la volonté de faire supprimer des images et données d’internet et j’avais la possibilité de les y aider, compte tenu de mes connaissances sur le numérique. Je suis à l’intersection d’un système entre ces citoyens qui luttent pour la sécurité et les plateformes comme Google, Facebook ou Twitter qui font aussi ce qu’elles peuvent pour limiter la diffusion d’images violentes. On tente de faire retirer tout ce qui est ou sert la violence, avec plus ou moins de succès.

Eric Bothorel député 5e circonscription des Côtes-d'Armor
Le député LREM Éric Bothorel souhaite « mettre sur le devant de la scène » les cyber activistes de la Kabita des narvalos. (Le Télégramme/Camille André)

« Je sais ce qu’ils ont à souffrir de visualiser ces contenus d’une extrême violence. »

Quel est votre lien avec ce collectif que l’on estime à quelques centaines de citoyens, éparpillés à l’international et très discrets sur leur identité ?

Je connaissais leurs travaux et je suis en lien avec eux depuis trois ans, grâce au journaliste Nicolas Hénin, dans la limite de ce que l’exercice de mon mandat me permet de leur être utile. Il y a un intérêt majeur à participer à la bonne modération des informations terroristes sur les réseaux sociaux. ?Face à ces problèmes, on peut compter sur des citoyens qui enrichissent le travail des services. C’est intéressant. Vu l’état de la menace et son intensité, on n’est jamais de trop. Tout le monde peut être utile.À lire sur le sujetLe Nobel de la paix à deux journalistes, la Philippine Maria Ressa et le Russe Dmitry Muratov

Il y a quelques mois, vous avez déposé un dossier de nomination de ces activistes au prix Nobel de la paix, au titre de leur combat contre Daesh.

Je méconnaissais qu’il était à la portée d’un parlementaire de déposer un dossier auprès du comité Nobel, ce que j’ai fait en octobre. Ce n’est pas une démarche gadget. Pour faire face aux problématiques de demain, de terrorisme et de violence, on ne sera jamais trop. Chacun a sa place. Je sais le travail de ces gens, je sais leurs nuits, je sais ce qu’ils ont à souffrir de visualiser ces contenus d’une extrême violence. Ce serait bien de les mettre sur le devant de la scène.

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