Ma position de vote sur la dérogation des néonicotinoïdes pour préserver la filière de la betterave sucrière.

« Comme la plupart des agriculteurs que je rencontre souvent, sur notre territoire, je suis convaincu, comme nombre d’entre vous, que l’avenir de l’agriculture passe par sa transition vers des modèles toujours plus durables et plus soucieux de notre environnement. Je crois profondément à la transition de nos modèles à des échéances courtes.

Mais nous ne pouvons demander dans des délais si courts à tout un secteur d’activités agricoles d’arrêter de produire. Cela reviendrait à saboter nos agriculteurs et à faire disparaître du sol français toute une filière au profit des productions venant de pays étrangers, qui autorisent des dérogations que nous ne maîtrisons pas et sont bien souvent moins-disants que la France sur le plan environnemental. Il s’agit bien également, vous l’aurez compris, de souveraineté alimentaire.

En l’espèce, je me dois de rappeler que la France est le premier producteur mondial de sucre de betterave. Or, les betteraviers français sont confrontés à une crise inédite liée à la propagation du virus de la jaunisse dans l’ensemble des régions productrices. Si des solutions alternatives aux traitements à base de néonicotinoïdes existaient, elles auraient été mises en place en 2020 par nos agriculteurs. Personne ne peut penser que les 26 000 betteraviers ont laissé leurs champs être infestés sans avoir tenté de les sauver.

Cependant, au cours de l’hiver 2019-2020, il s’est avéré que ces solutions alternatives utilisées se sont révélées inefficaces et inutilisables, au grand détriment de ce secteur agricole. La réussite de la transition agro-écologique ne peut se réaliser en laissant les agriculteurs sans solution, en abandonnant cette filière et ses emplois.

C’est pourquoi le Gouvernement a annoncé un plan de soutien de 5 millions d’euros supplémentaires au programme de Recherche renforcé pour accélérer l’identification d’alternatives concrètes et efficaces et la mise en place d’un plan de protection des pollinisateurs, qui permettra de la renforcer pendant les périodes de floraison.

Dès lors, afin de préserver la filière betterave-sucre et ses 46 000 emplois qui étaient menacés, j’ai décidé de voter la dérogation limitée dans le temps et limitée aux seules betteraves, dans des conditions strictement encadrées, afin d’en maîtriser l’impact sur les pollinisateurs. Un conseil de surveillance doté de pouvoirs de contrôle se réunira tous les trimestres pour vérifier notamment les avancées de la recherche scientifique en matière d’alternatives aux néonicotinoïdes. 93% des substances restent donc interdites.

En cette matière, comme dans d’autres, nous sommes régulièrement confrontés à des choix difficiles et à la nécessité de concilier des exigences légitimes, parfois contraires, comme ici entre la préservation de l’environnement et la sauvegarde d’une filière et de ses emplois. C’est pourquoi nous nous efforçons systématiquement de tenir une ligne de crête équilibrée et d’apporter des réponses circonstanciées, encadrées et techniquement les plus fines possibles. J’ai conscience que nous ne pourrons pas toujours trouver de solution parfaite et consensuelle mais, vous en conviendrez, il n’est pas chose aisée de faire du sur-mesure.

En tout état de cause, je déplore cette dérogation. Mes convictions écologiques sont entières et je ne les renierai jamais. Mais pour nos agriculteurs, je pense qu’il est essentiel de tenir le cap du présent pour prendre rendez-vous avec l’avenir. »

Revalorisation des pensions de retraite des agriculteurs

Nous nous y étions engagés : nous portons le seuil minimal de retraite à 85% du SMIC, soit 1025€ nets mensuels, pour l’ensemble des agriculteurs retraités, présents et futurs. Nous saluons cette avancée sociale qui améliorera le quotidien des agriculteurs, et qui était attendue de longue date.

Nous mettons fin à une inégalité qui frappe le monde rural.

Les retraités agricoles font partie de ceux qui ont les pensions les plus faibles. Aujourd’hui, les deux tiers des agriculteurs qui partent en retraite ont une pension inférieure à 1 000 €. Nous réparons ainsi une injustice et renouvelons notre reconnaissance envers les acteurs du monde agricole, dont le rôle est essentiel.

Nous portons les retraites agricoles à un minimum de 85% du SMIC.

Le monde agricole a souvent été oublié par les réformes sociales menées sous les majorités précédentes. Depuis le début du quinquennat, les députés LaREM portent des mesures concrètes pour améliorer leur niveau de pension. En voici une nouvelle illustration. C’est aujourd’hui un engagement tenu grâce au vote de l’amendement de la majorité élargie (LREM, MoDeM, Agir Ensemble), qui porte le seuil minimal à 1025€ nets mensuels, pour tous les agriculteurs retraités.

La PPL portée par GDR proposait un dispositif insuffisant, puisque le texte reproduisait le régime actuel sans en corriger les inégalités et ne proposait pas de solution consensuelle sur le financement. Nous avons donc de manière collective, consensuelle et responsable amélioré le dispositif et garanti son financement.

Outre l’augmentation des pensions, nous avons subordonné le bénéfice du complément de retraite agricole à l’ensemble des droits à retraite et prévu, mus par une exigence de justice sociale, un écrêtement en fonction du montant de retraite de tous les régimes afin d’assurer une équité entre assurés monopensionnés et polypensionnés.

Les députés LaREM sont engagés pour mieux protéger les agriculteurs et lutter contre les inégalités sociales. Nous l’avons toujours affirmé et soutenu : l’harmonisation des régimes et la pérennisation du régime financièrement demeurent des objectifs prioritaires.

En outre, la mission sur les petites retraites confiée par le Premier ministre à Lionel Causse et Nicolas Turquois devrait nous permettre de renforcer les mesures de soutien aux acteurs de la ruralité.

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