« Sophie Pétronin avait une volonté très forte de retourner au Mali », confie le député costarmoricain LREM Éric Bothorel, qui s’était particulièrement investi pour sa libération, il y a un an.
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Que pensez-vous de l’attitude de Sophie Pétronin qui est donc retournée au Mali ?
Je ne souhaite pas juger son attitude. Je vois qu’il y a une foule de questions comme « Fallait-il la libérer ? ». Moi qui ai œuvré pour rendre public le sort qui était le sien quand elle était détenue, je ne regrette rien. Et je déplore que certains confondent son retour au Mali et son retour dans les bras de ses ravisseurs.À lire sur le sujetÉric Bothorel : « La France n’a pas économisé d’efforts pour libérer Sophie Pétronin »
Êtes-vous surpris par son retour au Mali ?
Pas plus que ça. On avait ainsi été attentifs à ces déclarations quand elle avait posé le pied sur le sol français après sa libération. Elle avait alors laissé entendre qu’elle avait un attachement extrêmement fort avec le Mali et qu’elle avait aussi une volonté très forte d’y retourner.
Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, déplore une « forme d’irresponsabilité » vis-à-vis de « sa sécurité » mais aussi de celle « de nos militaires ». Qu’en pensez-vous ?
C’est la parole du gouvernement et je ne veux pas polémiquer sur les mots utilisés pour dénoncer ce qu’elle a fait. Je ne cautionne pas et je ne condamne pas. Je pense que la vie des gens est complexe. Sophie Pétronin avait des attachements humains sur place et, manifestement, elle n’a pas pu résister à l’appel du retour. Je ne veux pas entrer dans l’arène de ceux qui la condamnent en disant des choses plus ou moins ignobles.
Visiblement, elle déprimait en Suisse. Depuis sa libération, elle n’avait pas revu sa fille, âgée de 19 ans et adoptée au Mali où elle vit aujourd’hui. Ne pouvait-elle pas obtenir un visa de séjour au Mali, ce qui lui aurait été refusé ?
Cela dépend des affaires intérieures maliennes et je n’ai pas envie d’intervenir. C’est extrêmement complexe. Depuis l’été, on voit que les relations entre la France et le Mali ont un peu évolué, pour utiliser un terme tempéré. Chacun œuvre aujourd’hui à une forme d’apaisement et de normalité des relations.
Si vous aviez Sophie Pétronin aujourd’hui au téléphone, que lui diriez-vous ?
Probablement quelque chose que je ne dirai pas publiquement. J’ai adressé des messages à son fils Sébastien et je n’ai pas envie, non plus, de les rendre publics.