Remise du rapport sur les décisions de l’État en matière de politique industrielle

L’Assemblée nationale a créé le 31 octobre 2017 une commission d’enquête chargée d’examiner les décisions de l’État en matière de politique industrielle, au regard des fusions d’entreprises intervenues récemment, notamment dans les cas d’Alstom, d’Alcatel et de STX, ainsi que les moyens susceptibles de protéger nos fleurons industriels nationaux dans un contexte commercial mondialisé. J’ai rejoint la commission d’enquête au titre du groupe LaREM pour y évoquer les sujets de la 5ème circonscription des Côtes d’Armor à la suite de la fusion d’Alcatel et Nokia. Ce rapport a été remis aujourd’hui à François de Rugy, président de l’Assemblée nationale.

J’ai participé à de nombreuses auditions lors des 6 derniers mois. La Commission d’enquête a interrogé sans relâche de nombreuses sources : syndicats, directions actuelles et historiques des entreprises, économistes, anciens ministres, gouvernement, institutionnels, banquiers et consultants. Notre démarche est celle de la majorité présidentielle depuis les premiers jours : faire un bilan, consulter sans cesse pour proposer une vision prospective de la politique industrielle française.

Je salue notamment l’une des 50 propositions du rapport qui vise à fournir aux organisations syndicales, suffisamment en amont, les informations leur garantissant une bonne visibilité sur la stratégie à venir de leur entreprise. En effet, à mes yeux, il est essentiel de renforcer le dialogue dans l’entreprise entre salariés, actionnaires et dirigeants, puisque l’entreprise est une aventure collective.

Face à une économie toujours plus mondialisée et en pleine transformation numérique, les avantages concurrentiels peuvent rapidement se perdre ; je l’ai constaté il y a maintenant 20 ans lorsque j’étais cadre chez GE. Alors première capitalisation boursière du Dow Jones, GE est désormais dépassée par des entreprises qui ont à peine le quart de son âge. La vision stratégique est le moteur de l’entreprise et celle-ci mérite d’être mieux partagée et communiquée aux salariés.

QUESTION AU GOUVERNEMENT SUR LA SITUATION DE SOPHIE PETRONIN

J’ai interrogé Madame Nathalie Loiseau, Ministre auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargée des Affaires européennes, sur la situation de Sophie Pétronin, otage française retenue depuis décembre 2016 au Mali par les terroristes du groupe Jamaat Nosrat, groupe terroriste affilié à Al-Qaïda.

Vous trouverez ci-dessus la vidéo de mon intervention et le verbatim ci-après :

« Merci Monsieur le Président.
Ma question s’adresse à Madame Nathalie Loiseau, Ministre auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargée des Affaires européennes.

« Je ne lâcherai rien, je n’abandonnerai jamais »
Ces mots sont ceux de Sébastien, le fils de Sophie Pétronin avec lequel je me suis entretenu au téléphone hier soir.

Sophie Pétronin, 72 ans, notre compatriote est retenue au Mali depuis le 24 décembre 2016, soit plus de 450 jours de détention. Médecin, elle dirigeait une association humanitaire, à Gao, venant en aide aux femmes enceintes et aux orphelins. La dernière preuve de vie de Sophie Pétronin daterait du jeudi 1er mars et a été envoyée par les terroristes du groupe Jamaat Nosrat, groupe terroriste affilié à Al-Qaïda.

450 Jours, c’est long, très long. Trop Long.

Par le passé, j’ai partagé le quotidien de ces familles qui attendent le retour d’un proche. Certaines associations leur apportent un soutien essentiel, et je veux saluer ici la mobilisation de l’une d’entre elles, « Otage du monde », et de mes amis : Ingrid Bettancourt, Martine Gauffeny Jean-Louis Normandin et Patricia. Ces associations contribuent à maintenir une solidarité et une chaleure humaine dans ces longs moments de détresse des proches.

Le temps qui passe sans nouvelles est insoutenable, et je comprends que les proches de Sophie Pétronin, comme d’autres familles dans une situation similaire par le passé, choisissent désormais d’exprimer publiquement leur détresse. Mais au-delà de cette détresse, c’est surtout leur détermination à pouvoir serrer leur maman, leur tante, leur amie, dans leurs bras un jour prochain, demain, qui doit compter pour nous.

Madame la Ministre, la France n’est pas elle-même tant qu’une de ses compatriotes est retenue loin des siens, contre son gré.

Madame la Ministre, quels éléments pouvez vous communiquer à la représentation nationale quant aux efforts fournis par le gouvernement pour que Sophie rejoigne les siens, et qu’elle entende, où qu’elle soit car je suis certain que ce message lui parviendra « Sophie, nous ne vous oublions pas ». »