Plan Relance Tourisme : le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé, jeudi 14 mai, à l’issue d’un comité interministériel, un plan de soutien aux professionnels de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme.
En 2019, la France était la première destination touristique mondiale. Le secteur, qui représente deux millions d’emplois directs et indirects et 8% du PIB de la France, fait face à la pire épreuve de son histoire moderne.
Le soutien aux entreprises et salariés des secteurs hôtellerie-cafés-restauration, et plus généralement au tourisme et à l’événementiel culturel et sportif, constitue une priorité nationale.
Le Gouvernement met en place un plan de soutien massif, sans précédent, de 18 milliards d’euros, qui englobe notamment les mesures de chômage partiel, les prêts garantis par l’État, les exonérations sociales ou encore les reports d’impôts.
Le plan comporte des mesures d’urgence :
- Le dispositif de prêts garantis par l’État (PGE) est renforcé pour le secteur du tourisme et de la restauration. Plus de 62.000 entreprises du secteur ont d’ores et déjà bénéficié de 6,2 milliards d’euros de PGE.
- L’accès au Fonds de solidarité est prolongé jusqu’à fin décembre pour les entreprises (jusqu’à 20 salariés) du secteur des cafés, hôtels, restaurants, du tourisme, de l’événementiel, du sport et de la culture.
- Les banques se sont engagées à reporter les échéances de prêts sur 12 mois et non six mois en faveur des PME. L’exonération de cotisation est prolongée jusqu’à la fin de la fermeture des établissements. Un crédit de cotisation de 20% est accordé pour accompagner la reprise.
- Les entreprises du tourisme pourront continuer de recourir au chômage partiel dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui au moins jusqu’à fin septembre 2020. Au-delà, le chômage partiel leur restera ouvert si leur activité reprend trop lentement.
Par ailleurs, le plafond journalier des tickets-restaurants est doublé, de 19 à 38 euros. Ils seront utilisables le week-end.
Le plan comporte également des mesures de relance :
- L’État va mobiliser un plan d’investissements en fonds propres de 1,3 milliard d’euros à travers la Caisse des dépôts pour développer un tourisme durable et appuyer un développement du numérique en faveur de plusieurs milliers de projets. Ils génèreront des investissements privés pour un total d’environ 7 milliards d’euros de financements.
- L’État va créer un « prêt garanti État saison », qui permettra de relever le plafond pour les entreprises liées au tourisme et de s’appuyer sur l’activité accrue en période estivale. Ainsi, il prendra en compte le chiffre d’affaires réalisé sur les trois meilleurs mois de l’année précédente.
- La Banque publique d’investissement Bpifrance va quadrupler l’enveloppe dédiée aux « prêts tourisme » pour atteindre un milliard d’euros. Ce sont des prêts à dix ans avec deux ans de différé de remboursement (taux autour de 2,7%). Pas de garantie ni sur le patrimoine de l’entrepreneur, ni sur son entreprise. Ces prêts seront disponibles dès le 18 mai.
Le Premier ministre a évoqué également la perspective d’une réouverture des hôtels, restaurants et lieux de tourisme dans les prochaines semaines :
- Le Gouvernement attend des réponses scientifiques dans la semaine du 25 mai pour prendre des décisions quant à la réouverture des hôtels, restaurants et lieux de tourisme.
- La date de réouverture des cafés-restaurants sera fixée dans la semaine du 25 mai. Elle pourra être envisagée le 2 juin dans les départements verts si l’évolution de l’épidémie ne se dégrade pas et si les mesures sanitaires recommandées sont parfaitement respectées.
- Sous réserve de possibles restrictions très localisées en fonction de l’évolution de l’épidémie, « il est raisonnable de penser que les Français pourront partir en vacances en juillet et en août » (Édouard Philippe).
- Les Français peuvent réserver pour leurs vacances d’été, d’autant plus que les acteurs du tourisme et de l’hôtellerie se sont engagés à rembourser intégralement les réservationssi l’évolution de l’épidémie ne rendrait pas possible le départ en vacances.
L’objectif prioritaire du Gouvernement est d’éviter le risque d’une deuxième vague qui annulerait les efforts des Français pendant deux mois de confinement.