Quel est le rôle d’un groupe d’amitié ou d’étude ?
Le rôle d’un groupe d’amitié ou d’étude est de faciliter l’établissement de liens entre les parlementaires français, leurs homologues étrangers et les acteurs politiques, économiques, sociaux et culturels du pays en question. Ces groupes contribuent ainsi à renforcer les relations avec le pays concerné.
En compagnie de Joseph WU, ministre des affaires étrangères de Taïwan.
Ces groupes confèrent une dimension parlementaire aux relations diplomatiques traditionnelles et jouent un rôle de plus en plus important dans la politique des relations internationales de l’Assemblée nationale. Ils peuvent être impliqués dans l’accueil de personnalités étrangères éminentes à l’Assemblée nationale ou dans l’organisation de colloques internationaux.
De plus, les groupes d’amitié sont de plus en plus sollicités pour soutenir les initiatives de coopération interparlementaire entreprises par l’Assemblée nationale en faveur des parlements étrangers.
Enfin, il est fréquent que le président du groupe d’amitié ou d’étude soit invité par le Président de la République lors de ses voyages dans le pays en question.
Désignation des membres du bureau :
Avant la création d’un groupe d’amitié, il est impératif d’obtenir l’agrément du bureau chargé des activités internationales. Ce bureau est également responsable de renouveler le groupe d’amitié pour chaque nouvelle législature, que ce soit avec ou sans modifications. Dans le cas d’un nouveau groupe d’étude à vocation internationale, le bureau peut solliciter l’avis de la commission des affaires étrangères.
La délégation du bureau chargée des activités internationales assure une répartition proportionnelle des groupes politiques au sein des groupes d’amitié. Elle divise les groupes par quatre grandes zones géographiques : Europe, Afrique, Amériques, Asie et Océanie. À l’initiative du président de la délégation, les représentants des groupes politiques se réunissent pour répartir les présidences par pays. Un secrétaire administratif est ensuite désigné pour chaque groupe.
Un député ne peut occuper qu’une seule présidence de groupe d’amitié.
Ensuite, les députés sont invités à exprimer leurs préférences concernant les groupes auxquels ils souhaitent adhérer. Chaque président de groupe reçoit alors la liste des membres de son groupe.
Le bureau d’un groupe d’amitié est composé, outre du président du groupe, de vice-présidents et de secrétaires parlementaires.
En compagnie de Cai Qichang, vice-président du Yuan législatif taïwanais, accompagnés de parlementaires taïwanais et français, membres du groupe d’étude.
Quels sont les critères établis pour créer un groupe d’amitié ? Quelle est la différence entre un groupe d’amitié et un groupe d’étude à vocation internationale (GEVI) ?
Depuis 1981, trois critères ont été établis pour l’agrément des groupes d’amitié :
- Existence d’un parlement dans le pays concerné
- Existence de relations diplomatiques avec la France
- Appartenance du pays considéré à l’ONU (l’absence de ce critère n’a pas fait obstacle à la constitution de groupe d’amitié avec certains pays, tels que la Suisse devenue membre de l’ONU seulement en 2002).
Les groupes d’études à vocation internationale (GEVI) ont été institués en 1981 dans le but de fournir un cadre approprié pour les pays qui ne remplissent pas au moins l’une des trois conditions normalement requises pour la création d’un groupe d’amitié. La formule du GEVI est principalement réservée aux pays reconnus comme souverains sur le plan international, à l’exception de quelques GEVI, dont celui consacré à Taïwan, dont Éric Bothorel est le président.
La situation particulière de Taïwan réside dans son histoire. Après la guerre civile en 1949, le gouvernement de la République de Chine dirigé par le Kuomintang s’est exilé à Taïwan. Depuis 1964, la République française reconnaît le gouvernement de la République populaire de Chine comme le seul représentant légal de la Chine dans son ensemble, incluant Taïwan en tant que province relevant de l’autorité du gouvernement central. Cependant, depuis 1992, Taïwan est devenue une démocratie parlementaire. La vie politique est marquée par l’alternance entre deux forces politiques principales : le Parti démocrate progressiste (DPP), qui prône l’indépendance et est actuellement au pouvoir, et le Kuomintang, favorable au statu quo et à la politique de « l’unique Chine ».
Éric Bothorel, président du groupe d’étude à vocation international sur les questions liées à l’expansion de l’économie taïwanaise lors de son dernier voyage à Taïwan rappelle :
« Nous sommes proches de vous et vous resterez nos amis pour très longtemps. Il n’y a pas de changement côté français. Nous sommes très attachés au statu quo, le blocus n’est pas une option, et ne pourra jamais être envisageable. Nous allons maintenant engager des discussions avec les représentants à propos de notre amitié et comment la renforcer ces prochains jours, pour les prochains mois et les prochaines années. »
Présentation des activités des groupes agrées :
Un des moments essentiels de l’activité des groupes agréés est l’organisation de missions dans le pays concerné, ainsi que de réceptions de délégations.
Le groupe d’amitié est limité à un échange (mission et réception) par législature, sauf pour les pays voisins de la France. Le nombre d’échanges dépend des ressources disponibles, et le nombre de membres participants est limité. Les demandes de mission et de réception doivent être approuvées par la délégation chargée des activités internationales, suivies du Bureau. Les réceptions se déroulent généralement en deux temps, à Paris et en province, en prenant en compte les intérêts du pays concerné et les relations économiques et culturelles.
Les missions à l’étranger suivent un schéma similaire. Cependant, les échanges avec l’Allemagne et le Royaume-Uni sont annuels et limités à quelques jours, se concentrant sur des thèmes prédéfinis. Les rapports des missions sont publiés dans les documents d’information de l’Assemblée nationale.
En outre, les groupes d’amitié organisent des entretiens avec des personnalités étrangères ou françaises, améliorant ainsi l’information des membres et renforçant les liens avec le pays partenaire. Il est par exemple fréquent pour les présidents des groupes d’organiser des rencontres avec l’ambassadeur en France du pays concerné par l’amitié.
L’Ambassadeur WU en compagnie du groupe d’étude à l’Assemblée Nationale.
Les présidents des groupes d’amitié jouent également un rôle dans la coopération interparlementaire menées par l’Assemblée nationale, telles que des réceptions de députés étrangers en visite à Paris ou des missions de formation à l’étranger.
Enfin, les groupes d’amitié favorisent la coopération décentralisée en établissant des relations entre collectivités locales, par exemple, par le biais de jumelages entre villes de taille similaire. C’est le cas par exemple de Grenoble, jumelée à la ville de Taoyuan en 2018, établissant un partenariat portant principalement sur les domaines de l’innovation et de la ville durable. Des échanges réguliers sont organisés entre les deux collectivités.