Je suis pour. Pour la protection de nos forces de l’ordre. Pour protéger ceux qui nous protègent. Pour que ce métier soit reconnu à sa juste valeur. Pour que nos forces de l’ordre ne rentrent pas chez elles avec la peur que leur profession ne nuise à leur sécurité individuelle et à celles de leurs proches.
Mais je suis contre. Contre un texte dont certains articles, et l’un d’entre eux en particulier, sont trop flous sur ses motivations, inopérant dans sa rédaction. Contre une loi comportant trop d’incertitudes sur la garantie de la liberté d’informer et de la liberté de la presse. À une heure où les violences policières sont plus que jamais pointées du doigt, où le terrorisme tente d’étouffer nos voix, il est de notre devoir de garantir l’expression de ceux qui le peuvent encore. Ensemble, consolidons ce bien précieux qu’est la liberté d’informer et le droit d’être librement informé. Cessons la scission incessamment croissante entre les français, leurs représentants et ceux qui les protègent.
Il nous faut protéger les forces de l’ordre au même titre que la liberté d’informer. C’est parce que cette loi ne garanti pas cette horizontalité, que je m’y suis opposé. Notre État de droit dispose d’un arsenal juridique à même de condamner les malveillances vis-à-vis de nos policiers et gendarmes. Une énième loi alimentant une anxiété générale trop présente, une défiance vis-à-vis des autorités est, à mon sens, le risque d’une désincarnation du contrat social que j’ai signé avec les français à mon investiture.
Protéger les forces de l’ordre et les français : Je m’y suis engagé, je m’y engage, et je m’y engagerai toujours. Je n’ai pas l’indignation sélective des violences :Je les condamne, d’où qu’elles viennent. La France, pays des Lumières et de Charlie Hebdo, se doit de renouer le lien social délité entre le peuple, les policiers et gendarmes, ainsi que les gouvernants. Une confiance sans méfiance, un lien social sans défiance générale, la recherche de l’unité. Ce que cette proposition de loi ne semble pas assurer en l’état.
« Sauvons la liberté, la liberté sauve le reste » (Victor Hugo; Choses Vues, 1851)