3e Edition du Forum de l’Intelligence Artificiel

J’étais invité en tant que parrain du forum le 19 novembre, l’occasion de soulever des problématiques propres à la discipline. Voici mon discours :

Bonjour à toutes et à tous,

Quel programme riche et dense qui nous est proposé ce matin. Avant d’introduire vos travaux, je tiens à remercier RM Conseil pour l’organisation régulière de ces événements qui nous permettent à tous d’échanger et de faire avancer la réflexion collective sur des sujets structurants, pour la France et pour l’Europe.

Et s’il y a bien un domaine stratégique qui mobilise toute notre attention et toute notre énergie depuis le début de la mandature, c’est celui de l’intelligence artificielle. Il a été immédiatement saisi à bras le corps par les plus hautes autorités de l’Etat, à commencer par le président Macron qui en a fait une priorité de son mandat, et nos réalisations en la matière se concrétisent chaque jour davantage.

L’objectif est simple : la France doit devenir un pays leader de l’intelligence artificielle. Il en va de notre souveraineté, de notre dynamisme économique, de nos emplois et de notre capacité à conserver la maîtrise des valeurs éthiques qui structurent notre quotidien.

L’objectif est ambitieux car la compétition mondiale est rude, mais la bataille n’est pas perdue et, malgré un retard relatif, nous pouvons continuer à conquérir des positions grâce à nos talents.   

Quand Emmanuel Macron est arrivé aux responsabilités, le constat était clair. Les États-Unis investissaient 40 milliards de dollars chaque année dans l’IA, comme la Chine. Et nous, européens ? Seulement 5 milliards. Pour rester dans l’histoire, nous devions agir. Face à ce constat, le Président de la République a décidé de mettre en avant une 3ème voie pour développer la technologie. Un modèle équilibré entre éthique et innovation, avec un plan ambitieux et des investissements conséquents pour la recherche et le développement.

Pour autant, nous ne saurions réussir en faisant cavalier seul et sans mettre en commun nos capacités. Pour reprendre la main face à la Chine et les Etats-Unis, le bon niveau d’action pour soutenir le développement de l’intelligence est aussi et surtout l’Europe.  

Ce n’est pas un hasard si la présidente de la nouvelle Commission européenne a fait de l’IA une priorité pour son mandat et demandé l’élaboration, dans les 100 premiers jours, d’une approche européenne de l’IA, incluant aussi bien ses implications humaines et éthiquesqu’une réflexion sur les modalités de partage des données non-personnelles afin de développer l’activité économique.

Ce matin, vous évoquerez tour à tour des dimensions aussi importantes que la compétitivité française en matière d’intelligence artificielle, les leviers à actionner pour favoriser son adoptionl’éthique ou encore les sujets d’inclusion. Sans pouvoir m’étendre sur chacune d’entre elles dans le temps qui m’est imparti, je souhaite vous livrer quelques éléments de réflexion et revenir sur certaines de nos réalisations.

  • Une stratégie française claire et ambitieuse, qui met l’accent sur deux volets : la recherche et la diffusion de l’IA dans les entreprises.

Je voudrais en premier lieu revenir rapidement sur notre stratégie française en matière d’intelligence qui, je le crois, peux servir d’aiguillon en Europe. Les premières briques ont été posées très tôt, dans le prolongement direct du rapport de mon collègue Cédric Villani.

Notre première priorité, c’est de gagner la compétition mondiale pour les talents. Dans nos économies de la connaissance, la recherche est la mère de toutes les batailles et l’IA n’y fait pas exception. Pour être au bon niveau, et pour faire en sorte que nos excellents ingénieurs fassent carrière en France plutôt que dans les laboratoires d’IA des grandes entreprises américaines ou chinoises.

Pour ce faire, nous avons déployé un plan d’investissements d’un milliard d’euros pour la période 2019-2022, et grâce auquel nous finançons le déploiement d’instituts interdisciplinaires en IA, la création de chaires dédiées et le doublement du nombre de docteurs en IA, pour en avoir 500 par an à terme. Nous apportons également un soutien accru à l’Agence nationale de la recherche, qui pourra investir dans des projets supplémentaires dans les quatre prochaines années. Et nous renforçons la recherchepartenariale avec le secteur privé, en particulier par la création de laboratoires communsavec des PME et ETI.

Notre deuxième déclinaison de cette stratégie concerne plus spécifiquement les entreprises spécialisées dans les solutions d’intelligence artificielle, afin que l’IA puisse infuser dans toute l’économie. Pour ce faire, nous allouerons un financement public de 800 millions d’euros d’ici 2022 à des projets spécifiques dans différents secteurs, qu’il s’agisse de la santé, de la cybersécurité ou de la certification des algorithmes.

Couplée aux différentes mesures d’attractivité économique qui ont été mises en œuvre depuis le début du quinquennat, cette stratégie commence déjà à porter ses fruits de façon très visible. Pour s’en convaincre, il suffit de songer par exemple à la multiplication des laboratoires en IA que les grandes entreprises du numérique déploient sur notre territoire, et en particulier à Paris, qui est bien souvent la seule ville à accueillir ces centres en dehors des Etats-Unis. Nous avons bien là la preuve que notre écosystème de recherche est de plus en plus attractif et dynamique. 

Mais la recherche seule ne saurait suffire. Nous avons bien sûr besoin qu’elle trouve des applications économiques et industrielles dans tous les secteurs d’activité, et qu’un grand nombre d’entreprises puissent s’en servir afin de développer des solutions innovantes. Et pour ce faire, il nous faut notamment sécuriser tous les financements dont les entreprises du numérique pourraient avoir besoin à leurs différents stades de croissance.

  • C’est tout le sens des mesures annoncées par le Président de la République en septembre dernier afin que nous puissions disposer de 25 licornes en 2025

L’enjeu est de taille, quand on sait qu’aux Etats-Unis, ce sont plus d’1/3 des emplois qui sont créés dans le numérique. En France, nous estimons que les startups créeront 25 000 emplois directs dans les 12 prochains mois. C’est bien cette dynamique qui doit être encouragée.

Déjà aujourd’hui, l’ascension rapide et continue de la French Tech a fait de la France l’un des principaux écosystèmes technologiques au monde, et ce devant l’Allemagne. Les montants levés par les startups françaises ont en effet été multipliés par 4 en 5 ans, pour atteindre 3,6 milliards d’euros en 2018, et ils devraient dépasser les 5 milliards d’euros cette année.

Cependant, nous restons encore derrière le Royaume-Uni et il nous faut donc actionner tous les leviers pour faire de la France le leader technologique européen, et en particulier de l’intelligence artificielle.

C’est à ce titre que nous pouvons nous féliciter de l’engagement des principaux fonds d’investissement français d’allouer 5 milliards au financement de nos startups innovantes sur les 3 prochaines années.

Et c’est également à ce titre que l’Etat est dans son rôle lorsqu’il se projette en partenaire de la croissance des entreprises. Je pense notamment au nouveau programme d’accompagnement sur mesure, le French Tech 120, qui a été élaboré pour nos futurs champions afin qu’ils bénéficient d’une offre de services adaptés à leurs spécificités. 

Pour autant, si les premiers résultats sont très encourageants et si notre écosystème se professionnalise de plus en plus, comme l’a montré le baromètre 2019 réalisé par EY pour France Digitale, il y a des chantiers où nous devons encore poursuivre nos efforts.

Je pense en particulier au chantier du recrutement. Pour la deuxième année consécutive, les startups françaises du numérique citent en effet le recrutement de talents comme le principal obstacle à leur développement. Elles rencontrent notamment des besoins non-pourvus dans les équipes de vente et marketing, ce qui les freine dans leur passage à l’échelle, et elles subissent toujours des difficultés à recruter des programmeurs et développeurs suffisamment qualifiés.

Sans trop m’étendre, car vous y reviendrez sans doute au cours des prochains échanges, je souhaiterais rappeler que nous ne sommes pas restés sans réagir face à ce défi du recrutement. Et nous avons pris un certain nombre de mesures, qu’il s’agisse de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel ou le Plan d’investissement dans les compétences. Mais en matière de formation, peut-être plus qu’ailleurs, les effets sont plus tardifs à se matérialiser.

J’en viens au troisième et dernier axe de ce discours : que nous reste-t-il à faire et où devons-nous désormais mettre l’accent pour rester maître de notre destin face au développement de l’intelligence artificielle ?

  • Je vois deux formes de réponse : assurer une concurrence effective dans l’économie numérique (b) et renforcer nos outils de supervision des grands acteurs de l’IA (a)

En matière de régulation des plateformes (a), j’ai la conviction que nous sommes en bonne voie. L’Europe s’est dotée d’un règlement de protection des données personnelles qui nous est envié et, chose récente, désormais copié par des acteurs étrangers. Que l’on songe au Consumer Privacy Act californien, par exemple, qui pourrait d’ailleurs bien servir de modèle à l’élaboration d’une législation de rang fédéral, si l’on en croit des déclarations récentes rapportées par la presse américaine.

Si la protection de la vie privée est un pilier essentiel pour renforcer la confiance de nos concitoyens dans le numérique, et qu’elle transforme nos valeurs en avantage comparatif incontestable, il en va de même pour notre attachement à la dignité humaine, au civismeen ligne, ainsi qu’à un débat démocratique éclairé et protégé des tentatives de désinformation. En ces matières, l’IA est directement concernée et sa propension à favoriser la viralité des contenus problématiques ne saurait rester sans réponse, sous peine de laisser s’installer une forme de défiance pernicieuse. Là aussi, nous avançons, nous avons adopté des textes et nous en finalisons d’autres, bien que la matière soit plus sensible et qu’il soit plus difficile de trouver les bons équilibres.

Il en va de même de la question éthique, éminemment complexe et difficile à traduire opérationnellement dans toutes ses nuances, mais je m’en remets ici aux experts désignés par la Commission européenne qui, pour certains, se trouvent dans cette salle, et qui sauront trouver les moyens de garantir le développement d’algorithmes dignes de confiance, c’est-à-dire légaux, éthiques et robustes.

Pour finir, je souhaiterais brièvement dire un mot des enjeux de concurrence et de gouvernance des données (b).

Je n’évoquerai pas la perspective du démantèlement des géants du numérique, qui me semble très incertaine et qui ne résoudrait d’ailleurs pas forcément tous nos problèmes. Mais j’insisterai plus volontiers sur des modalités de régulation moins radicales, bien qu’elles conservent une dimension interventionniste, et qui pourraient nous conduire à satisfaire le même objectif : celui d’une concurrence libre et non faussée, ainsi que la minimisation des pratiques commerciales déloyales.

Ces modalités d’intervention ont déjà fait l’objet de nombreux développements que l’on retrouve dans une série d’excellents rapports récents, et connus de tous, sur le numérique et la politique de concurrence.

De ces différentes lectures, je retiens plusieurs interrogations pour le politique, qui restent à difficiles à trancher à ce stade :

  • Faut-il considérer les données comme des infrastructures essentielles, et imposer aux acteurs dominants de nouer des accords de licence au bénéfice de nouveaux entrants qui auraient besoin de meilleurs datasets pour continuer leur développement ?
  • Faut-il moderniser nos catégories juridiques pour faire place à des notions comme celles de « données d’intérêt général » ou de « projet d’intérêt général » afin de fonder des obligations de partage des données privées ?
  • Faut-il élaborer juridiquement un principe de neutralité et d’ouverture des API des grandes entreprises du numérique dans certaines configurations précises ?
  • Faut-il prévoir une règle d’interopérabilité transversale applicable aux grands services de l’Internet ?

Ces pistes font l’objet d’un assez large consensus et m’apparaissent très prometteuses. Il nous faut désormais leur donner corps. Et, je peux vous l’assurer, nous aurons l’occasion, dans les prochaines semaines, d’expertiser définitivement les modalités précises de leur mise en œuvre pour passer rapidement à l’action. Mais d’ici là, je vous les soumets comme autant de propositions qui pourraient utilement enrichir vos débats de ce matin, que je vous souhaite fructueux.

Merci de votre attention, et très bonne matinée à tous.

Bilan de mi-mandat : Les Chiffres

Le pouvoir d’achat

  • +850 euros en moyenne par habitant en 2019 : c’est la plus forte augmentation depuis 12 ans.
  • +270 euros par an (dès 2018) pour un salarié au SMIC, grâce au basculement de cotisations sociales vers la CSG.
  • +1 000 euros par an (2019) pour les bénéficiaires de la prime d’activité.
  • +780 euros en moyenne par foyer et par an d’ici l’an prochain, grâce à la suppression de la taxe d’habitation.

La transition écologique

  • 20 milliards d’euros d’investissement de l’État dans le cadre du Grand plan d’investissement.
  • En 2040, fin de l’exploitation et de l’exploration des hydrocarbures en France
  • 50% de produits bio ou de qualité dans la restauration collective d’ici à 2022.
  • 300 000 demandes de prime à la conversion en 2018 ! +30% attendues en 2019.

L’école et lutte contre les inégalités de destin

  • De 6 à 3 ans : abaissement de l’âge de l’instruction obligatoire.
  • 300 000 enfants bénéficient du dédoublement des classes en CP et CE1 (zones REP et REP+): le nombre d’élèves par classe passe de 24 à 12.
  • 20 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire ou d’apprentissage après 16 ans. Nous leur offrons une formation ou un apprentissage à partir de 2020, dans le cadre du Plan Pauvreté.

 L’accès aux soins

  • 0 euro : reste à charge pour les lunettes, prothèses dentaires et auditives d’ici à 2021.
  •  500 établissements recevront le label « hôpital de proximité ». 
  • 750 millions d’euros jusqu’en 2022 en faveur du plan de soutien aux services d’urgence.
  • 1,6 millions de fumeurs en moins en 2 ans grâce à la prévention.

  L’économie et les entreprises

  • 57 milliards d’euros pour le Grand plan d’investissement.
  • 20 milliards d’euros redéployés vers les entreprises avec la transformation du CICE en baisse de charges
  • 25% : le taux d’impôt sur les sociétés prévu en 2022, contre vs 33% aujourd’hui (moyenne UE : 22%).

La lutte contre le chômage

  • Plus de 500.00 emplois créés depuis le début du quinquennat.
  • 8,5% : taux de chômage au 2ème trimestre 2019, soit le plus bas niveau depuis 2009.
  • 15 milliards d’euros investis sur l’apprentissage sur 5 ans, dont 52% en régions.

La justice et la sécurité de tous au quotidien

  • +24%  de budget alloué à la justice d’ici à 2022, soit 1,6 milliard d’euros supplémentaire.
  • 60 : quartiers de reconquête républicaine couverts par la nouvelle police de sécurité du quotidien.
  • +10 000 : agents supplémentaires sur le quinquennat.

Le développement des territoires

  • 222 villes moyennes redynamisées grâce au programme  » Action coeur de ville »
  • Plus de 10 000 communes couvertes par la 4G d’ici à 2022.
  • 36 milliards d’euros investis sur 10 ans investis dans la SNCF, en particulier sur les « petites lignes ».
  • 13 milliards d’euros investis sur les mobilités dans tous les territoires.

 L’égalité femme-homme

  • 30 ans : le délai de prescription des crimes sexuels sur mineurs. (20 ans auparavant).
  • 15% : la part d’entreprises en-dessous du « seuil d’égalité » sur l’indice d’égalité femme-homme (pour celles ayant publié leur score).
  • 49% : la part de femmes dans le Groupe La République En Marche ! Du jamais vu dans un groupe parlementaire majoritaire.

Emission spéciale Gilets Jaunes : le débat sur le plateau de France 3 Bretagne

J’étais l’invité de France 3 Bretagne ce lundi 4 novembre pour la soirée spéciale Gilets Jaunes.

Je rappelle « les impacts sur l’économie locale du blocage des axes de circulations en 2018. Et je cite le secteur ostréicole qui n’a pas été épargné. »

 » Oui il reste des combats pour l’égalité salariale femme homme. Et j’ai souvenirs de l’émotion de Laure de La Raudière et Olivia Grégoire lorsque nous avons adopté un statut protecteur des conjoint(e)s collaborateurs pendant la loi PACTE » On avance.

« 850 euros en moyenne, c’est le gain en pouvoir d’achat par ménage sur 2019. Le fruit des mesures que nous avons prises pour 16 milliards d’euros entre décembre 2018 et après le grand débat. Ne faisons pas comme si il ne s’était rien passé. »

Retrouvez la vidéo sur France 3 et ci-dessous :

Déplacements en circonscription : Novembre

Samedi 30 Novembre :

Avec mes amis du collectif soutien migrants Goëlo, soirée conviviale permettant d’aider au financement de la scolarisation de 4 jeunes. L’occasion pour Myriam, dans un message émouvant et plein d’espoir de nous donner des (bonnes) nouvelles de notre filleule KIALA et de son petit

Vendredi 29 Novembre :`

Traiter les biodéchets sur place, réduire leur volume de 70% c’est possible avec « émeraude station » le dernier produit de Emeraude-ID. 
Ce matin c’était la présentation de ce produit pour la restauration collective.
Une 1ère issue du génie breton !

Vendredi 22 Novembre :

Hier soir avec les producteurs légumiers pour leur assemblée générale.
Je retiens entre autre, leur volonté de s’engager dans la certification HVE ( haute valeur environnementale), dans la continuité de leur démarche GlobalGap

La bataille pour l’emploi est la mère de toute les batailles. Avec un taux de chômage à 7,5 en cotes d’armor (7 en Bretagne le plus bas de France) et un délai moyen de satisfaction d’emploi à 41 jours. Plus que jamais mobilisé avec pôle emploi, ce matin autour du Directeur Régional.

Lundi 18 Novembre :

J’ai reçu ce matin plusieurs représentants des conseils de développement des côtes d’Armor. 70 bénévoles au pays du Trégor, oeuvrant sur bien des champs de la vie quotidienne. Interface indispensable pour la conduite du changement.

8 Novembre :

« Les délices de Claire » l’occasion de rencontrer les agriculteurs engagés dans la transfo et vente directe de leur production : riz au lait, crème, beurre,..

De la valeur et un emploi rémunéré en plus.

Indispensable que puissent être signalés ces lieux de vente sur route

4 Novembre :

Visite de l’exploitation de Mr Labbé. Ambassadeur de Agriculteurs de Demain, David Labbé nourrit 9271 personnes par an, et élève 300.000 poulets/ an. Le bien être des animaux contrôlé en permanence, apport alimentation avec entre autre ses cultures de blé tendre et de maïs grain.

RETOUR SUR LES MESURES EN FAVEUR DE L’AGRICULTURE

EGAlim : Loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable :

  • L’inversion de la construction du prix payé aux agriculteurs en prenant en compte les coûts de production. L’article prévoit notamment que la proposition de contrat ou d’accord-cadre émane des agriculteurs ou des organisations de producteurs, établis en fonctions d’indicateurs de coûts de production. Les organisations interprofessionnelles élaboreront et diffuseront les indicateurs, et pourront s’appuyer dans cette démarche sur l’Observatoire de la Formation des prix et des marges et France Agri Mer. 
  • L’accroissement des missions du médiateur des relations commerciales agricoles, qui pourra dorénavant obtenir des parties la communication de toute document nécessaire à la médiation et disposera de la faculté de s’autosaisir. Le médiateur pourra rendre publiques ses conclusions et recommandations, et aura la faculté de saisir le Ministre chargé de l’économie de toute clause des contrats ou accords-cadres qu’il estime illicites, afin que le Ministre puisse introduire une action devant la juridiction civile ou commerciale. Par ailleurs, est mise en place une procédure de saisine du juge en la forme des référés par une des parties au contrat, en cas d’échec de la médiation.
  • Le rôle de l’OFPM dans le cadre de la définition des indicateurs de coûts de production : il pourra être saisi par l’un de ses membres, par le médiateur, ou par une organisation interprofessionnelle afin de donner un avis sur des indicateurs de coûts de production ou des indicateurs de prix.
  • Le renforcement des sanctions du défaut de publication des comptes, en supprimant l’intervention de l’OFPM et en confiant directement au président du tribunal de commerce la mission d’adresser une injonction aux sociétés, plafonnée à 2% du chiffre d’affaires journalier moyen réalisé en France par la société.
  • L’introduction d’une expérimentation pour deux ans, du relèvement de 10% du seuil de revente à perte et de l’encadrement en valeur et en volume des promotions pratiquées sur les denrées alimentaires. L’ordonnance doit être publiée d’ici la fin de l’année.

Loi relative à la croissance et la transformation des entreprises (PACTE) :

  • La déclaration obligatoire du conjoint salarié : les chefs d’entreprises, boulangers, agriculteurs seront obligés de déclarer officiellement l’activité de leur conjoint. La mesure permettra à des personnes ayant travaillé aux côtés de leur compagnon ou compagne toute leur vie, d’être protégés après un divorce, un accident de vie ou un décès.
  • La création d’un système électronique de circulation des titres de propriété pour l’échange de denrées agricoles sous-jacents d’un contrat à terme, afin d’adapter le cadre juridique français à celui des autres pays européens ;
  • La création d’un guichet unique électronique pour simplifier les démarches, qui bénéficiera notamment aux agriculteurs.

Loi de finances pour 2019 (PLF) :

  • La suppression de cinq taxes agricoles à faible rendement : la taxe « farine », la taxe due par les exploitants agricoles producteurs de céréales, la taxe sur les bois et plants de vigne, la taxe sur les produits de la pêche maritime et la taxe sur l’ajout de sucre à la vendange ;
  • Le remplacement les dispositifs existants de déduction pour aléas (DPA) et de déduction pour investissement (DPI) par un dispositif unique d’épargne de précaution, afin de mettre à la disposition des exploitants agricoles un outil de prévention et de gestion des risques efficace et facilement mobilisable. Les exploitants auront la possibilité de déduire annuellement de leur résultat imposable une somme donnant lieu à la constitution d’une épargne sur un compte bancaire ou sous forme de stock. Ils pourront reprendre cette somme à tout moment et sans condition pendant une période de dix ans et cette épargne de précaution pourra également être faite en stocks ;
  • L’étalement sur cinq ans du montant de l’impôt sur le revenu afférant aux sommes obligatoires rapportées au résultat de l’exploitation, lorsqu’un exploitant agricole assujetti à l’impôt sur le revenu opte pour le régime des sociétés de capitaux et donc l’impôt sur les sociétés. 
  • La suppression de la limité déductible fixée à 17 500 euros pour le salaire du conjoint de l’exploitant non adhérent à un centre ou une association agrées. 
  • Les plafonds des recettes commerciales accessoires à une activité agricole seront appréciés au niveau du groupement agricole d’exploitation en commun (GAEC) sans tenir compte des recettes réalisées hors du GAEC par les associés.
  • L’atténuation de la dégressivité de l’abattement jeunes agriculteurs en maintenant l’intégralité de l’abattement de 50% pour la fraction du bénéfice qui n’excède pas le montant net de trois SMIC. Les jeunes agriculteurs dont le bénéfice est inférieur ou égal à trois SMIC bénéficieront pendant les 5 premières années d’exploitation d’un abattement de 75% de leur bénéfice, cet abattement étant porté à 100% pour l’exercice d’octroi de la dotation d’installation aux jeunes agriculteurs.
  • La facilitation de la transmission des exploitations à travers le triplement du plafond d’exonération des transmissions de baux ruraux à long terme ou parts de groupements fonciers de 101 897 euros à 300 000 euros ;
  • Le maintien du tarif réduit de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques applicable au gazole non-routier.

Loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 (PLFSS) :

  • La mise en place d’une exonération totale des cotisations jusqu’à 1,2 SMIC et de façon dégressive jusqu’à 1,6 SMIC au titre des années 2019 et 2020 pour pallier la suppression du dispositif TO-DE ;
  • La transformation du CICE en allégement de charges pérennes de 6 points jusqu’à 2,5 SMIC au 1er janvier 2019, et de 4 points pour les bas salaires à partir du 1er octobre 2019, à l’exception du secteur agricole qui bénéficiera de cet avantage dès le 1er janvier 2019. Les agriculteurs bénéficieront ainsi des 10 points d’allégements généraux dès le 1er janvier 2019.
  • La mise en place d’un congé maternité à partir de 2019 pour les travailleuses indépendantes, chefs d’entreprises et agricultrices.

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