[Interview] Réélu dans la cinquième circonscription des Côtes-d’Armor, le député macroniste Éric Bothorel défend la culture du dialogue au sein de la majorité. Et appelle les oppositions à accepter, elles aussi, le compromis.
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Par Caroline Vinet. Publié le 19/07/2022 à 13h55 I Mis à jour le 19/07/2022 à 13h55.
« Pour une institution qui fonctionne de longue date avec une majorité absolue, il va falloir réinventer notre façon d’écrire du droit, c’est certain. Mais ce n’est pas un drame. Cette responsabilité ne repose d’ailleurs pas sur les seules épaules des parlementaires. Les compromis peuvent être trouvés en amont, au moment de la rédaction d’un projet de loi par le gouvernement dans un dialogue entre l’exécutif et les responsables de partis.
On ne pourra pas faire sans la Nupes ni le Rassemblement national (RN). Mais même si tout le monde est pour le compromis, ce n’est pas sûr que tous les textes le permettent. Si l’on prend la réforme des retraites, j’ai peine à imaginer la France insoumise (LFI) accepter de bouger l’âge de départ à 62 ans, contre les 60 qu’ils défendent. Il faut que l’on arrive à se mettre d’accord, ça ne peut pas être gagnant-gagnant. On va apprendre en marchant.
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« Il va falloir trouver des points d’équilibre »
La loi sur le pouvoir d’achat, ce sera l’épreuve du feu. On a le choix entre un voyage en terre inconnue et un voyage au bout de l’enfer. Terre inconnue, cela veut dire passer du temps à découvrir les autres. Il y a souvent de bonnes surprises et ça se termine bien. Voyage au bout de l’enfer, on s’entretue et ça se termine mal. Les Français nous ont demandé de travailler ensemble. Il va falloir trouver des points d’équilibre, sans quoi l’inflation va continuer. Avec qui ? Je ne pense pas qu’il faille cibler particulièrement un groupe. Cela se passe individu par individu.
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En cinq ans d’expérience à l’Assemblée, j’ai déjà trouvé des idées pleines de bon sens dans les rangs communistes, socialistes et mêmes républicains. Le RN n’avait pas encore de groupe, donc j’ai moins pratiqué – même si à titre personnel je ne suis et ne serai jamais de ceux qui voteront pour eux. Quant à LFI, c’est plus complexe parce qu’ils sont dans la logique du tout ou rien. Mais on ne peut pas nous reprocher d’aller chercher du compromis et de choisir avec qui on le fait. »
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