Mon intervention aux Questions au Gouvernement du 16 Janvier :
« Ma question s’adresse au Ministre de l’Economie et des Finances, et j’y associe ma collègue Marie- Pierre Rixain,
Monsieur le Ministre,
L’actualité nous rappelle régulièrement à l’urgence d’assurer notre souveraineté numérique. Le Président de la République l’évoquait encore lorsque, le 12 novembre dernier, il a annoncé le soutien de la France à « l’Appel de Paris pour la confiance et la sécurité dans le cyber espace ».
La nature des cyberattaques que nous subissons aujourd’hui peut en effet conduire à paralyser le fonctionnement de nos services de sécurité stratégiques, de nos entreprises ou de nos services publics.
En cette matière, la maîtrise de nos choix d’infrastructure et la fabrication des composants électroniques constitue un élément fondamental. Et nous ne pouvons d’ailleurs pas échapper au débat sur la place prise par les entreprises américaines et chinoises sur ces marchés.
En Europe, nous avons la chance de posséder deux entreprises d’envergure internationale : Ericsson et Nokia.
Hier, Nokia a annoncé un nouveau plan de réduction des effectifs au niveau mondial, qui touche notamment ses deux sites français de Lannion et de Saclay. Le plan concerne principalement les fonctions support. Au total, ce sont 460 postes qui seront supprimés d’ici 2020.
Je voudrais rappeler que Lannion, berceau historique des télécoms et aujourd’hui en pointe sur lessujets du numérique et de la photonique, a déjà particulièrement souffert lors des précédents plans sociaux engagés par le groupe. Or, quand un major de notre écosystème éternue, il n’est pas rare que les autres s’enrhument juste après.
Monsieur le ministre, nous tenons tous à la présence de Nokia sur le territoire lannionnais, et je souhaite saluer ici l’expertise de nos ingénieurs sur la 5G et la cybersécurité.
Aussi, comment le Gouvernement, sensible à ces sujets de souveraineté et d’indépendancenumérique, réagit-il à cette décision d’un équipementier majeur européen ? Comment entend-il agir pour garantir la pérennité de ses sites français ? Car j’exprime là les inquiétudes des salariés et des représentants du personnel. »