TRIBUNE. « Nous sommes en train de nous habituer à l’intolérable »

Nous sommes en train de nous habituer à l’intolérable : les institutions politiques et administratives sont vouées aux gémonies sans que jamais aucun de leurs ennemis ait dit ce que nous serions sans elles. Plutôt que de détruire les institutions, il nous faut tous être capable de définir celles dont nous avons besoin. Et la démultiplication de référendums pour dire non ne saurait être le seul remède.

Loin des caricatures, nous essayons députés de la majorité, dans notre diversité, d’œuvrer pour tous, agriculteurs comme environnementalistes, chefs d’entreprise comme salariés, retraités comme actifs, femmes comme hommes. On nous appelle à la solidarité avec les générations futures, les plus pauvres, les migrants et l’on nous demande aussi de préserver les emplois d’aujourd’hui et de créer ceux de demain, de favoriser la compétitivité de la France, de bâtir une Europe plus sociale, plus environnementale, plus solidaire.

Cela peut être perçu comme des injonctions contradictoires, nous le vivons comme une responsabilité politique : celle d’organiser démocratiquement le vivre-ensemble et rendre possible la diversité et les contradictions du réel au lieu de les amplifier.

Et certains, qui croient que les réseaux sociaux permettent toute veulerie, lâcheté, insulte, s’en félicitent même. Cet ensauvagement des mots et du monde ne peut produire que le pire et pourtant certains soufflent sur ces braises. Car ils souhaitent le pire. Pas nous !

Nous ne laisserons pas se développer la haine sur internet et dans la société, nous ne tolérerons pas que certains caricaturent l’agriculture, tout comme nous ne laisserons pas d’autres vouloir condamner les associations environnementales. Il ne sera jamais toléré que la violence et la destruction se substituent au dialogue et à la démocratie.

Nous avons besoin de toutes et tous. Revendiquons tous nos responsabilités de femme, d’homme, de citoyens. Révoltés, interrogeons-nous sur nos propres comportements et idées reçues, faisons la balance entre nos égoïsmes et nos exigences. On peut choisir de bâtir le monde, de faire Bretagne, France et Europe ou de les détruire. Nous avons choisi, en responsabilité et même en cohérence, de faire. « La liberté et la démocratie exigent un effort permanent. Impossible à qui les aime de s’endormir », avait dit François Mitterrand. Nous nous y efforçons !

Les signataires :  Florian Bachelier, député d’Ille-et-Vilaine ; Erwan Balanant, député du Finistère ; Hervé Berville, député des Côtes-d’Armor ; Eric Bothorel, député des Côtes-d’Armor ; Christine Cloarec, députée d’Ille-et-Vilaine ; Jean-Michel Jacques, député du Morbihan ; Yannick Kerlogot, député des Côtes-d’Armor ; Mustapha Laabid, député d’Ille-et-Vilaine ; Jean-Charles Larsonneur, député du Finistère ; Gaël Le Bohec, député d’Ille-et-Vilaine ; Sandrine Le Feur, députée du Finistère ; Didier Le Gac, député du Finistère ; Annaïg Le Meur, députée du Finistère ; Nicole Le Peih, députée du Morbihan ; Laurence Maillart-Méhaignerie, députée d’Ille-et-Vilaine ; Graziella Melchior, députée du Finistère; Jimmy Pahun, député du Morbihan ; Hervé Pellois, député du Morbihan ; Gwendal Rouillard, député du Morbihan ; Liliana Tanguy, députée du Finistère. 

Credit photo : France TV Info

Donnons aux Chambres d’agriculture les moyens d’accompagner la transition écologique

Le 28 juillet paraissait dans Le Parisien ma tribune :

Réduire de 45 millions d’euros le budget des chambres d’agriculture, c’est ce qu’envisage de faire le gouvernement dans le prochain projet de loi de finances en diminuant de 15 % la taxe additionnelle sur le foncier non bâti. Celle-ci est en majorité payée par les propriétaires terriens et rapporte actuellement 292 millions d’euros aux chambres, soit près de 40 % de leur budget.

Baisser le budget des chambres pour augmenter le pouvoir d’achat des agriculteurs, c’est la raison invoquée par le gouvernement pour justifier une telle mesure. La réalité, c’est que ce sont surtout les propriétaires terriens qui vont en bénéficier, pas les agriculteurs quand ils ne sont pas propriétaires des terres qu’ils exploitent !

Alors que les chambres d’agriculture sont en première ligne pour accompagner les agriculteurs dans la transition écologique, le moment est mal choisi de leur imposer de nouvelles contraintes budgétaires. Pour changer leurs pratiques, les agriculteurs doivent pouvoir compter sur un soutien au plus près des territoires et sur une offre de services abordables. Or, il est à craindre que les chambres compensent la réduction de leur budget par la disparition de certains services ou l’augmentation de leurs prix. La réforme aura donc un coût, et ce sont les agriculteurs dont les exploitations sont en difficulté qui en pâtiront les premiers.

Est-il raisonnable de fragiliser les chambres d’agriculture alors qu’elles sont des acteurs indispensables pour réussir nos objectifs affichés durant les états généraux de l’alimentation ? Pour l’instant, nous ne pouvons le dire, faute d’étude d’impact.

Nous demandons un chiffrage précis de cette mesure. Si, après évaluation, il est avéré que les gains sont insuffisants pour les exploitations et que les chambres sont excessivement affaiblies, il conviendra d’envisager d’autres solutions. Les options sont nombreuses : solliciter d’autres postes de dépenses sur lesquels faire porter la réduction du déficit, prévoir des mesures de péréquation ou bien, dans certains cas, compenser la réduction de la fiscalité affectée aux chambres, à l’instar de ce que nous avons décidé sur la taxe d’habitation.

Nous devons nous donner les moyens de nos ambitions pour la transition agro-écologique et la protection de l’environnement, sans jamais perdre de vue la protection des agriculteurs. Sans cela, il y a fort à parier que nous risquons de ne pas être à la hauteur.

Les signataires

* Les députés LREM Eric Bothorel (Côtes-d’Armor), Jean-Baptiste Moreau (Creuse) et rapporteur de la loi EGAlim, Anne-Laurence Petel (Bouches-du-Rhône), Hervé Pellois (Morbihan), Hervé Berville (Côtes-d’Armor), Huguette Tiegna (Lot), Véronique Hammerer (Gironde), Delphine Bagarry (Alpes-de-Haute-Provence), Grégory Besson-Moreau (Aube), Jean-Claude Leclabart (Somme), Danièle Hérin (Aude), Fabienne Colboc(Indre-et-Loire), Danielle Brulebois (Jura), Jennifer De Temmerman (Nord), Alain Perea (Aude), Barbara Bessot Ballot(Haute-Saône), Frédérique Lardet (Haute-Savoie), Sophie Beaudouin-Hubiere (Haute-Vienne), Pascal Lavergne (Gironde), Aude Bono-Vandorme (Aisne), François Jolivet (Indre), Benoît Potterie (Pas-de-Calais), Monique Limon (Isère), Nicole Trisse(Moselle), Stéphanie Kerbarh (Seine-Maritime), Jean-François Eliaou (Hérault), Graziella Melchior (Finistère), Marie Tamarelle-Verhaeghe (Eure), Perrine Goulet (Nièvre), Patrice Perrot(Nièvre), Thomas Gassilloud (Rhône), François Cormier-Bouligeon (Cher), Sandra Marsaud (Charente), Valérie Oppelt(Loire-Atlantique), Jean-Michel Jacques (Morbihan), Jacqueline Dubois (Dordogne), Stella Dupont (Maine-et-Loire), Ludovic Mendes (Moselle), Guillaume Chiche (Deux-Sèvres), Philippe Huppé, (Hérault), Nathalie Sarles (Loire), Pascale Boyer (Hautes-Alpes), Jean-Luc Fugit (Rhône), Caroline Janvier (Loiret), Laurence Gayte (Pyrénées-Orientales), Stéphanie Do (Seine-et-Marne)

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Revue de Presse 20 Juillet au 26 Juillet

26 Juillet :

Que Choisir : Vote des députés : CETA faute ou pas ?

23 Juillet :

Le Parisien : «Le climat, un enjeu de sécurité nationale» : la tribune de 43 députés LREM

22 Juillet :

Le Télégramme : LREM. Cinq Bretons candidats aux postes clé de l’Assemblée

20 juillet :

Hello Finances : #FTCommunity Juin 2019 : interview avec Eric Bothorel, Député LREM des Côtes d’Armor